Améliorer les capacités de négociation pour soutenir le processus décisionnel relatif aux aires protégées en Afrique orientale et australe
L’un des principaux axes de travail du Programme BIOPAMA (Programme pour la biodiversité et la gestion des aires protégées) en Afrique orientale et australe est l’engagement intersectoriel pour arriver à une planification intégrée durable. Pour faire face aux conflits grandissants sur l’utilisation des terres et des ressources autour des aires protégées, le BIOPAMA soutient les processus de dialogues à divers niveaux, afin de mettre en place des solutions durables adaptées à chaque situation conflictuelle spécifique, notamment avec les secteurs et les parties prenantes actives à l’interface des aires protégées comme les industries extractives, l’agriculture, le développement des infrastructures et la pêche.
Ces processus de dialogue sont complexes et requièrent de bonnes capacités de négociation pour atteindre des résultats durables. L’Approche des gains mutuels est un exemple du type de processus de négociation appliqué par le BIOPAMA pour faciliter des dialogues constructifs avec d’autres secteurs et parties prenantes dans et autour des aires protégées. Cette approche est tournée vers l’identification des principaux intérêts de toutes les parties prenantes afin de trouver des solutions mutuelles. Elle se base sur une bonne information et un accord mutuel sur les faits sous-jacents autour d’une question particulière. Cette approche est donc cruciale pour trouver des solutions durables, et l’information collectée par les Observatoires régionaux BIOPAMA permet de soutenir ces processus de dialogues avec les informations liées aux aires protégées les plus pertinentes.
Au cœur de l’Approche des gains mutuels pour les négociations se trouve le principe que la grande majorité des négociations dans le monde réel impliquent des parties qui ont plus d’un objectif ou préoccupation à l’esprit, et que l’accord obtenu peut permettre de résoudre plus d’un problème. Cette Approche permet aux parties d’accroître leurs chances de trouver un accord supérieur aux alternatives existantes. Quatre étapes sont nécessaires pour améliorer le processus de négociation : la préparation, la création de valeur, la répartition de valeur, et le suivi.
Le processus de négociation est pertinent aux niveaux local, national et régional, car la plupart des solutions impliquant plusieurs parties, et potentiellement plusieurs objectifs conflictuels, requièrent de la négociation. Pour soutenir cet effort au niveau régional, le BIOPAMA et le Secrétariat de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) organisent un atelier du 2 au 4 septembre 2014 à Johannesburg, Afrique du Sud, afin d’élaborer des lignes directrices sur le développement d’industries extractives qui prennent en compte les aires protégées et les Zones importantes pour la biodiversité dans la région d’Afrique australe. L’implication et la contribution de diverses parties prenantes – gouvernement, secteur privé et société civile, représentant plusieurs objectifs et intentions, notamment la conservation de la biodiversité, l’exploitation des minerais et des hydrocarbures, la création d’emplois et l’allègement de la pauvreté – sera indispensable.
Cet atelier s’appuiera sur les principes de l’Approche des gains mutuels pour orienter les discussions et favoriser les solutions mutuellement acceptables. En préparation de cet atelier, le BIOPAMA évalue les approches actuelles du gouvernement et du secteur privé pour le développement et la gestion des industries extractives dans la région, et identifie les bonnes pratiques de la région et au-delà . Les individus ou organisations souhaitant contribuer à cette évaluation, ou fournir un bon exemple de bonnes pratiques, peuvent contacter la Coordinatrice BIOPAMA pour l’Afrique orientale et australe, Christine Mentzel.
Le processus de dialogue pour la gestion des ressources naturelles du Parc national des montagnes du Balé, Éthiopie, est une autre occasion d’appliquer des processus de négociation solides dans le cadre du BIOPAMA. Il est organisé avec la Société zoologique de Francfort (FZS) et l’Organisme de conservation de la vie sauvage éthiopienne (Ethiopian Wildlife Conservation Authority, EWCA). Le BIOPAMA organisera un atelier de renforcement des capacités du 15 au 19 septembre 2014 pour les parties prenantes autour du Parc national des montagnes du Balé, sur les processus de négociation et d’engagement constructif des parties prenantes, afin de trouver des moyens de collaboration efficaces. Après la formation initiale sur le processus, un dialogue sera entamé sur quelques-unes des principales menaces à l’utilisation des terres identifiées dans cette aire protégée – notamment le pâturage incontrôlé du bétail, qui aboutit au surpâturage et à la dégradation des habitats.
Les résultats et enseignements de ces engagements et des négociations seront présentés lors du Congrès mondial des parcs de l’UICN 2014, dans le cadre du Programme du Courant 5 : Réconcilier les problématiques de développement. La présentation soulignera ce modèle d’engagement des parties prenantes pour résoudre les conflits liés au développement, avec des exemples tirés de : Patrimoine mondial – l’engagement des industries extractives (février 2014, Nairobi) ; Rédaction de lignes directrices pour l’exploitation des minerais et des hydrocarbures, surtout dans les zones à forte biodiversité et autour des aires protégées (septembre 2014) ; et L’utilisation des ressources dans et autour du Parc national des montagnes du Balé (septembre 2014).
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