Deux sites naturels s’ajoutent à la Liste du Patrimoine mondial en péril
La Réserve de la biosphère de Rio Platano au Honduras et le Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles du Sumatra en Indonésie ont été ajoutés à la Liste du Patrimoine mondial en péril, conformément à la recommandation de l’UICN.
La Réserve de la biosphère de Rio Platano, l’aire protégée la plus étendue du Honduras, a été inscrite aujourd’hui sur la Liste du Patrimoine mondial en péril à la demande du gouvernement du Honduras. Ses forêts, mangroves, lagunes côtières et savanes, intactes dans une très large mesure, sont en danger en raison du manque d’application de la loi et d’un ensemble d’activités illégales : occupation par des habitants, pêche et déforestation illégales, braconnage, ainsi que du projet de construction d’un barrage sur le fleuve Patuca. Cette situation a conduit l’UICN à recommander l’inscription du site sur la Liste du Patrimoine en péril.
« Nous appuyons pleinement l’initiative du Honduras, qui demande à juste titre l’inscription de Rio Platano sur la Liste du Patrimoine mondial en péril et exprime le besoin d’un soutien international accru afin de protéger la richesse naturelle de ce site, où une communauté autochtone de plus de 2000 personnes poursuit son mode de vie traditionnel, étroitement dépendant des ressources naturelles », dit Mariam Kenza Ali, chargée de la conservation des sites du Patrimoine mondial à l’UICN.
Le Patrimoine des forêts tropicales ombrophiles du Sumatra, en Indonésie, a également été ajouté à la Liste des sites en péril en 2004, l’année même de son inscription sur la Liste du Patrimoine mondial. Quatre missions de suivi UNESCO/UICN, effectuées depuis cinq ans, ont conclu que le site nécessite un plan de restauration d’urgence. Il est menacé notamment par la construction de routes et l’empiètement d’activités agricoles.
« L’inscription des forêts ombrophiles exceptionnelles de Sumatra sur la Liste du Patrimoine mondial en péril est un signal fort qui exprime la préoccupation de la communauté internationale et le besoin de soutien pour sauvegarder ce site”, dit Peter Shadie, conseiller principal de l’UICN pour le Patrimoine mondial. « Le Comité a pris cette décision importante après plusieurs années de débat ; nous devons maintenant veiller à ce qu’elle se traduise par des actions réelles sur le terrain afin de répondre aux dangers qui pèsent sur le site depuis longtemps. »
Les forêts vierges de Komi, premier site naturel russe inscrit sur la Liste du Patrimoine mondial, n’ont pas été inscrites sur la Liste des sites en péril, malgré la recommandation de l’UICN. L’autorisation d’exploitation d’un gisement d’or à l’intérieur du site et des modifications des limites du site sur le plan national, qui ont entraîné la perte de la protection juridique de ces espaces, représentent des critères incontestables d’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial en péril, d’après l’UICN..
« Les sites du Patrimoine mondial ont été reconnus comme des zones d’interdiction des activités minières, tant par l’UICN que par l’UNESCO et par de grandes entreprises”, dit Tim Badman, Directeur du Programme de l’UICN sur le Patrimoine mondial. « Nous estimons que l’inscription sur la Liste des sites en péril était pleinement justifiée, et qu’il faut prendre d’urgence des mesures correctrices afin de sauvegarder la Valeur Universelle Exceptionnelle des Forêts de Komi, qui est en danger » ajoute-t-il.
Le sanctuaire historique de Machu Picchu, le lieu le plus emblématique de la civilisation Inca, n’a pas été non plus ajouté à la Liste du Patrimoine mondial en péril, malgré un certain nombre de menaces : insuffisances en matière de gouvernance, projet de construction d’une route, effets de la croissance du nombre de visiteurs et manque de mesures de prévention contre les catastrophes naturelles.
« Nous avons raté l’occasion de lancer un appel au soutien international en faveur de Machu Picchu,” estime M. Badman. « L’inscription sur la Liste des sites en péril n’est pas un mauvais point pour un pays ; c’est un moyen d’attirer l’attention internationale et de trouver de l’aide là où elle est le plus nécessaire ».
Pour plus d’informations ou pour des interviews, veuillez contacter:
• Borjana Pervan, Relations médias UICN, m +41 79 857 4072, e [email protected]
• Brian Thomson, Relations médias UICN, m +41 79 721 8326, e [email protected]
A propos du travail de l’UICN sur le Patrimoine mondial
Chaque année, l’ϲʿֱֳ, organe consultatif indépendant auprès de l’UNESCO pour les sites naturels, fait rapport au Centre du Patrimoine mondial sur l’état de conservation d’un certain nombre de sites naturels et mixtes du Patrimoine mondial qui sont menacés. Pour ces études, l’UICN a recours à une variété de sources : des membres de l’UICN, des organisations de peuples autochtones, la communauté scientifique, des experts des Commissions de l’UICN et des personnes et des organisations concernées.
www.iucn.org
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Notes:
Liste des sites naturels inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial en péril en 2011
Patrimoine des Forêts tropicales ombrophiles de Sumatra-Indonésie
Réserve de la Biosphère de Rio Platano -Honduras
Sites naturels déjà inscrits sur la Liste du Patrimoine mondial en péril
1. Forêts humides de l’Atsinanana – Madagascar
2. Parc national des Everglades - Etats-Unis d’Amérique
3. Parc national de Manovo-Gounda St Floris- République Centrafricaine
4. Parc national de la Comoé - Côte d'Ivoire
5. Réserve naturelle intégrale du Mont Nimba - Côte d’Ivoire/ Guinée
6. Parc national des Virunga – République Démocratique du Congo
7. Parc national de Kahuzi-Biega – République Démocratique du Congo
8. Parc national de la Garamba – République Démocratique du Congo
9. Parc national de la Salonga – République Démocratique du Congo
10. Réserve de faune d’Okapi– République Démocratique du Congo
11. Parc national du Simien– Ethiopie
12. Réserves naturelles de l’Aïr et du Ténéré – Niger
13. Parc national du Niokolo-Koba– Sénégal
14. Réseau de réserves du récif de la barrière du Belize – Belize
15. Parc national Los Katíos - Colombie