L’addax (Addax nasomaculatus), en danger critique d’extinciton, est une antilope vraiment adaptée au désert – la seule de son genre (groupe d’espèces) – dotée de tout le potentiel évolutif que cela implique pour s’adapter au changement climatique dans notre monde en mutation. L’espèce était auparavant abondante dans de vastes espaces du Sahara, mais la sur-exploitation illégale et le harcèlement ont entraîné une diminution rapide de sa population au cours du demi-siècle écoulé.
Depuis 2007, alors qu’on estimait qu’il restait encore  200 à 300 individus, il y a eu une chute brutale des observations directes, des traces et des signalements locaux. Cette chute récente coïncide avec le début de la prospection et de la production pétrolière et une augmentation du nombre de personnes qui traversent l’habitat de l’addax. Avec ces pressions exacerbées par les préoccupations de sécurité régionale, l’on pense qu’il reste moins de 100 individus – et peut-être même moins de la moitié de ce chiffre – qui survivent à l’état sauvage aujourd’hui. Il existe par ailleurs dans le monde une importante population d’addax en captivité, qui est devenue une source de réintroduction de l’espèce au Maroc et au Tchad depuis 2019.
L’aire de répartition de l’addax dans le désert de Tin Toumma se trouve maintenant hors de l’aire protégée.
Au début des années 2000, la seule population restante viable d’addax se trouvait dans le désert de Tin Toumma à l’Est du Niger qui avait été intégrée en 2012 dans la Réserve Naturelle Nationale de Termit et Tin Toumma (RNNTT), alors que certains de ces addax passaient la frontière pour entrer au Tchad. Cependant, en juin 2019, le Gouvernement du Niger a redéfini les frontières de la RNNTT, excluant de la réserve  environ 50 000 km² dans la partie est de la réserve afin d’éviter le chevauchement avec les blocs de concessions pétrolières. Pour remplacer la surface déclassée, le Gouvernement a étendu la réserve à l’ouest. La conséquence inattendue de cette mesure est que l’habitat de l’addax dans le désert de Tin Toumma se retrouve maintenant hors de l’aire protégée, de même qu’une grande partie du Massif de Termit et sa population d’une autre antilope en danger critique d’extinction, la gazelle dama (Nanger dama).
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