Ïã¸ÛÁùºÏ²Ê¿ª½±½á¹ûÏÖ³¡Ö±²¥

Article 20 Mai, 2019

Une vaste zone subantarctique fait partie des cinq sites recommandés par l'UICN pour la Liste du patrimoine mondial

L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), conseillère officielle sur le patrimoine mondial naturel, recommande d’inscrire quatre nouveaux sites du patrimoine mondial pour leurs valeurs naturelles exceptionnelles au Brésil, en France, en Iran et en Islande. L’UICN recommande aussi d'approuver l'extension en Albanie d'un site inscrit en Macédoine du Nord. Si ces conseils sont suivis, la superficie totale des sites naturels du patrimoine mondial augmentera de près d'un quart, passant de 300 à 369 millions d'hectares, notamment grâce à un site – les Terres et mers australes françaises.

Cette année, l’UICN a évalué 10 propositions d’inscription soumises par les pays dans lesquels se trouvent les sites candidats. Le Comité du patrimoine mondial prendra ses décisions lors de sa réunion du 30 juin au 10 juillet en Azerbaïdjan. Les recommandations de l'UICN, publiées aujourd'hui par l'UNESCO, comprennent des évaluations de nouveaux sites potentiels et des rapports de suivi sur l'état de conservation des sites inscrits. Une autre série de rapports est prévue pour début juin.

Quatre nouveaux sites et une extension potentiels

Dans la France d’outre-mer, les Terres et mers australes françaises couvrent 67 millions d'hectares d'océan et d'îles situés dans la zone subantarctique. Cette superficie surpasse celle de la France métropolitaine d’un quart. Le site protège l'une des plus fortes concentrations d'oiseaux de mer du monde, avec plus de 50 millions d'oiseaux. On y trouve les plus grandes populations de manchots royaux et d'albatros à nez jaune, une espèce en danger d'extinction. Le site a été inscrit sur la Liste verte de l'UICN des aires protégées en 2018 pour la qualité hors pair de sa protection et de ses résultats de conservation.

Comptant près de 1,5 million d'hectares, le Parc national du Vatnajökull : la nature dynamique du feu et de la glace s'étend sur 14% du territoire islandais. La chaleur dégagée par les volcans et fissures du site se mêle à la calotte glaciaire de Vatnajökull, le plus grand glacier d'Europe. Cette interaction s’exprime de manière la plus dramatique à travers le jökulhlaup: une inondation soudaine d'eau lors qu’une éruption entaille les bordures d’un glacier – un phénomène rare ailleurs sur Terre. Le jeune glacier, formé il y a 2 500 ans, permet d'étudier les tendances actuelles des effets du réchauffement climatique sur une étendue glaciaire.

Les Forêts hyrcaniennes d'Iran sont les vestiges d'écosystèmes diversifiés dans une région forestière de plus en plus fragmentée s'étendant le long de la côte sud de la mer Caspienne. Le site renferme d’exceptionnelles forêts de feuillus anciennes, dont l'histoire remonte à quelques 25 à 50 millions d’années, lorsqu'elles recouvraient la majeure partie de la région tempérée septentrionale. Plus de 3 200 plantes vasculaires ont été répertoriées ici, ainsi que 180 espèces d'oiseaux et 58 espèces de mammifères, telles que l'aigle des steppes et le léopard de Perse, tous deux en danger.

Au Brésil, Paraty : Culture et diversité biologique abrite une grande diversité d'espèces endémiques, c’est-à-dire que l'on ne trouve nulle part ailleurs. On y voit par exemple le muriqui du sud et la fourmi à capuchon noir, qui sont en danger. Le site héberge onze zones clés pour la biodiversité, ou KBAs (Key Biodiversity Areas), pour les vertébrés terrestres, les poissons rares d'eau douce et les plantes rares. Situé entre Rio et Sao Paulo, il est cantonné dans l'un des cinq « points chauds » de la biodiversité les plus menacés de la planète, la forêt atlantique. Proposé comme un site mixte à la fois naturel et culturel, Paraty remplit les critères du patrimoine mondial en termes de biodiversité, selon l'UICN.

L'UICN recommande aussi d'approuver l'extension d’un site actuellement inscrit en Macédoine du Nord, le Patrimoine naturel et culturel de la région d’Ohrid. Le site élargi inclurait la partie du lac d’Ohrid se trouvant en Albanie. Ce lac est le plus ancien d'Europe, ayant subsisté depuis l’ère préglaciaire, et sert de refuge à de nombreux oiseaux et à plus de 200 espèces uniques de plantes et d'animaux .

Suivi des menaces dans les merveilles naturelles du monde

Les recommandations publiées aujourd'hui comprennent également des rapports sur l'état de conservation des sites inscrits au patrimoine mondial. L'UICN surveille chaque année entre 55 et 60 sites naturels, en collaboration avec le Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO. Trente-trois de ces rapports sont maintenant accessibles et une vingtaine supplémentaire le sera en juin.

Les rapports montrent que, malgré leur statut international de haut niveau, les sites naturels du patrimoine mondial continuent à faire face à de fortes pressions, engendrées notamment par les grandes infrastructures hydrauliques, les changements climatiques, les espèces envahissantes, le tourisme non durable et le braconnage.

Les sites surveillés comprennent des lieux emblématiques tels que la forêt Bialowieza en Belarus et en Pologne, la réserve de biosphère du papillon monarque au Mexique et les forêts tropicales ombrophiles de Sumatra en Indonésie.

Tous les rapports et évaluations de l'UICN peuvent être consultés sur .