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« Lorsque les pressions sur les précieux sites naturels de la planète dépassent la forte protection attendue de la Convention du patrimoine mondial, des mesures supplémentaires sont nécessaires », dit Tim Badman, Directeur du Programme du patrimoine mondial de l'UICN. « La Liste en péril est un mécanisme constructif qui peut mobiliser la communauté internationale à agir sur les questions graves qui menacent les sites naturels du patrimoine mondial. »
 

Dans les rapports publiés aujourd'hui, l'UICN recommande de placer un site sur la Liste du patrimoine mondial en péril, les Réserves de la cordillère de Talamanca-La Amistad / Parc national La Amistad le long de la frontière du Panama et du Costa Rica, en raison des projets de barrage affectant le site. Deux autres sites naturels pourraient être mis sur la Liste en péril selon les recommandations de l'UICN publiées le 27 mai – la Réserve de faune du Dja au Cameroun en raison du braconnage des éléphants et du développement d’un barrage, et le Complexe forestier de Dong Phayayen-Khao Yai en Thaïlande en raison de l’abattage illégal et du trafic de bois de rose.

Les rapports révèlent également qu’un certain nombre de sites naturels sont exposés à de graves menaces et proposent la mise en œuvre de mesures d'urgence, sans lesquelles leur inscription sur la Liste en péril pourrait être envisagée dans un avenir proche.

Des projets d'exploitation forestière par le gouvernement polonais dans la Fôret Białowieża pourraient perturber les processus écologiques naturels qui font partie des valeurs patrimoniales du site ; si appliqués, ils constitueraient une base pour inscrire le site sur la Liste en péril en 2017. Reconnu comme un site transfrontalier partagé par la Pologne et la Biélorussie, Białowieża est une immense forêt vierge – l'une des dernières sur le continent européen.

Dans les Îles et aires protégées du Golfe de Californie, au Mexique, la pêche au filet maillant menace le vaquita – l’espèce de marsouin la plus petite et la plus menacée – d'extinction imminente, ainsi que le totoaba dont la vessie natatoire est en forte demande en Asie. Les mesures recommandées comprennent l'envoi d'une mission de l'UICN pour évaluer la situation et la mise en place d’interventions internationales pour stopper le commerce illégal de vessie natatoire du totoaba.

Les sites naturels dont les recommandations de l’UICN mentionnent une éventuelle inscription sur la Liste en péril en 2017 comprennent : le Patrimoine naturel et culturel de la région d’Ohrid (ex-République yougoslave de Macédoine), les Aires protégées du Cerrado : Parcs nationaux Chapada dos Veadeiros et Emas (Brésil), les Montagnes dorées de l'Altaï (Fédération de Russie), et le Système naturel de la Réserve de l'île Wrangel (Fédération de Russie).

Cette année, l’UICN a préparé ses recommandations au Comité du patrimoine mondial sur plus de 60 sites naturels, en collaboration avec l'UNESCO. Malgré leur grande distinction, ses sites emblématiques ne sont pas à l'abri des menaces, telles que l’impact du tourisme dans les Îles Galapagos, et des concessions minières pour l'exploitation d'uranium à proximité du Parc national du Grand Canyon.

En tant qu’organisation consultative sur le patrimoine mondial naturel, l'UICN a également évalué 17 propositions d’inscription de nouveaux sites et d’extension ou de modification de biens déjà inscrits au Patrimoine mondial. L'UICN recommande d'inscrire cinq nouveaux sites sur la Liste du patrimoine mondial.

Le Comité du patrimoine mondial prend les décisions finales lors de sa réunion annuelle, qui se déroule cette année à Istanbul, Turquie du 10 au 20 juillet.