Convention d’Abidjan : des protocoles additionnels signés
Les plénipotentiaires de la Convention d’Abidjan se sont réunis les 2 et 3 juillet 2019 à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Cette rencontre a permis de signer quatre protocoles additionnels :
- pollution due aux sources et activités terrestres ;
- normes et standards environnementaux liés aux activités pétrolières et gazières offshores ;
- gestion intégrée de la zone côtière ;
- gestion durable de la mangrove.
Ces protocoles ont fait l’objet des consultations nationales avec comme finalité de refléter autant que possible les préoccupations nationales dans ces documents. Au moins 50 participants par pays ont pris part à ces consultations et ils viennent d’horizons divers : services techniques des ministères concernés, décideurs politiques, secteur privé, organisations de la société civile et recherche. Cette réunion marque le dynamisme nouveau de la Convention et son utilisation pour la gestion des ressources marines et côtières des pays africains de la façade Atlantique.
La Convention d’Abidjan, signée en 1981, est une convention de coopération en matière de protection, de gestion et de développement de l'environnement marin et côtier de la côte Atlantique de l’Afrique de l'Ouest, centrale et australe, qui couvre une zone marine allant de la Mauritanie à l’Afrique du Sud pour un littoral d'un peu plus de 14.000 km. Elle fournit un cadre juridique global pour tous les programmes liés aux ressources  marines en Afrique de l'Ouest, centrale et australe. Le Secrétariat de la Convention, basé à Abidjan, se fixe pour mission de "Protéger, conserver et développer la zone de la Convention d'Abidjan et ses ressources pour le bénéfice et le bien-être de son peuple".
En vertu de ses articles, la Convention intervient sur les sources de pollution nécessitant un contrôle : navires, déversement, activités terrestres, exploration et exploitation des fonds marins et pollution atmosphérique. Elle identifie également la gestion de l'environnement tel que les herbiers, les mangroves, les zones humides et les lagunes. La zone côtière possède des écosystèmes très productifs et diversifiés qui sont essentiels à la pêche, au tourisme côtier, aux moyens d’existence de la population, et dans la lutte contre l’érosion côtière. La zone côtière des pays de la Convention abrite la majorité de la population et presque toutes les capitales sont situées sur le littoral. L’augmentation de la population et la modernisation rapide de la région a conduit à l'utilisation non durable des ressources naturelles et à une pollution importante et menace des écosystèmes cruciaux.
Pour y remédier, le Secrétariat de la Convention a rédigé un plan de travail et un cadre de suivi à l’attention des Etats pour la mise en œuvre des protocoles. La coordination de la mise en œuvre des protocoles et le soutien aux pays dans l’intégration dans les législations nationales sera soutenue par le projet WACA - ResIP (West Africa Costal Areas Resilience Initiative Project).
WACA - ResIP est un projet qui participe à la lutte contre l’érosion côtière et la pollution dans 6 pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Sao Tomé & Principe, Sénégal et Togo). L’UICN participe à ce projet en abritant l’unité de soutien au projet (WACA - BAR) et par des conventions avec le CSE (Centre de Suivi Ecologique) basé à Dakar pour la mise en place d’un observatoire du littoral et avec la Convention d’Abidjan pour le soutien aux aspects normatifs et juridiques de la protection des ressources côtières.