Le Québec atteint l'objectif de 17 % en 2020 d’aires protégées terrestres tel qu’établie par la Convention des Nations unies
La superficie totale de la province de Québec, au Canada, est de 1 668 millions de kilomètres carrés, soit plus que des pays comme l'Iran, le Pérou et l'Afrique du Sud. Le 17 décembre 2020, le premier ministre du Québec, François Legault, et le ministre de l'Environnement et des Changements climatiques, Benoît Charette, ont annoncé que la province protégera désormais une superficie de 257 000 km2. La superficie totale protégée est plus importante que celle du Royaume-Uni.
"Depuis deux ans, nous avons investi des efforts sans précédent pour protéger des territoires exceptionnels au Québec, à tel point que nous pouvons annoncer aujourd'hui la mise en place d'un réseau d'aires protégées à la hauteur des ambitions internationales " Benoît Charette.
Félicitations ! La communauté de la conservation dans le monde entier applaudit cette réalisation monumentale.
Au 1er janvier 2021, les aires protégées du Québec couvriront 17,03 % de ses terres et de ses eaux douces.  Cela contribuera de manière significative à la lutte contre les crises de la biodiversité et du climat tout en améliorant la connectivité, la conception d’aires protégées et la résilience écologique. Les nouvelles aires protégées annoncées dans les régions du Chic-Choc adjacentes au parc national de la Gaspésie augmenteront la protection du dernier troupeau de caribous de montagne au sud du fleuve Saint-Laurent en Amérique du Nord. La nouvelle protection ajoute des zones pour la population boréale de caribous au nord et à l'ouest du réservoir Manicouagan et comprend la protection de l'aire de mise bas du troupeau de caribous de la toundra migratoire de la rivière George, qui était autrefois le plus grand troupeau de caribous au monde.
La conservation indigène est importante dans tout le Canada et le succès du Québec en est à bien des égards le résultat direct. 20 % du territoire du Nunavik, en partenariat avec les gouvernements et les communautés inuits et naskapis, est maintenant protégé et 23 % de la baie James Eeyou Itschee, en collaboration avec le Grand Conseil des Cris. Les régions cries jouxtent la baie James, l'un des plus grands réservoirs de carbone terrestre au monde dans le sol, les tourbières et les sédiments.
"Cette réalisation impressionnante n'aurait pas été possible sans les conseils des utilisateurs du territoire, des maîtres de trappe, des chefs de communauté et du personnel dévoué du gouvernement de la nation crie au cours des dix dernières années. Nous sommes fiers d'annoncer les résultats d'un effort concerté de tous visant le même objectif : protéger notre territoire et les activités traditionnelles des Cris tout en offrant une approche de gestion équilibrée et durable de l'Eeyou Itschee. Cette collaboration avec le Québec a montré ce qu'il est possible de faire lorsque nous travaillons avec des objectifs communs, en respectant les droits issus des traités et en assurant l'inclusion de tous". Leader autochtone, Mandy Gull, vice-grand chef et vice-présidente du Grand Conseil des Cris.
Il est important de noter que le gouvernement du Québec applique les normes de l'UICN en matière d'aires protégées. Les objectifs de conservation globale sont convenus dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, dont les objectifs de 17 % et 10 % expirent cette année. Les sciences de la conservation montrent que nous devons protéger et gérer environ la moitié de la planète de manière interconnectée pour mettre fin à la crise d'extinction des espèces et conserver le carbone irrécupérable dans la nature afin de nous permettre d'atteindre nos objectifs climatiques de neutralité carbone d'ici 2050. Le nouvel objectif discuté au niveau mondial est d'au moins 30 % d'ici 2030, un objectif que le gouvernement du Canada s'est engagé à atteindre. Il est à espérer que le gouvernement du Québec continuera à faire preuve de leadership et adoptera l'objectif minimum de 30 % pour la prochaine décennie.
Légende de la photo : Un des derniers caribous de la région de Chic-Choc au sud du fleuve Saint-Laurent. Crédit photo : Louis Fradette
Photo : Les territoires des Cris d'Eeyou Itschee - une zone d'importance mondiale pour lutter contre le changement climatique et travailler avec les communautés indigènes. Crédit photo : Véronique Bussière, SNAP Québec. SNAP Québec a joué un rôle déterminant dans la collaboration avec de multiples communautés locales et autochtones et avec le gouvernement du Québec pour atteindre cet objectif international à la fin de 2020.
Marie-Eve Marchand et Harvey Locke,
La CMAP de l'UICN au-delà de la tâche des objectifs d'Aichi