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Story 26 Oct, 2020

Sénégal : 6 aires protégées dans 2 réserves reçoivent une subvention du Programme BIOPAMA pour améliorer la gestion et la gouvernance

La Direction des Parcs Nationaux (DNP) du Sénégal vient de signer un contrat avec le Programme BIOPAMA pour obtenir une subvention de 400 000 euros pour les trois prochaines années.

Cette subvention aidera la Direction des Parcs Nationaux dans son projet d’amélioration de la gestion des aires protégées de deux réserves de biosphère du pays (PAGERE) : la Réserve de la Biosphère du Delta du Fleuve Sénégal et la Réserve de la Biosphère du Delta du Saloum. L’intention est d´optimiser la conservation au profit des communautés locales en renforçant le système de gestion et gouvernance en place.

Les premières étapes du projet ont déjà été franchies. En septembre 2020, avec les ressources de la subvention, la Direction des Parcs Nationaux a organisé une session de formation de trois jours sur l'outil intégré sur l'efficacité de gestion (). Dans la clôture de l’atelier, Tanya Merceron, coordinatrice du programme BIOPAMA pour l’Afrique Centrale et Occidentale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a affirmé être heureuse que grâce au fonds d’action du programme, les conservateurs de toutes les aires protégées du Sénégal ont pu se réunir pour matérialiser un réseau d’échange dans lequel l´ a été une thématique centrale.

’oܳپ a été développé dans le cadre du Programme pour la biodiversité et la gestion des aires protégées (), en étroite consultation avec plusieurs autorités et gestionnaires d’aires protégées. Il a été conçu pour soutenir directement les gestionnaires, sur le terrain et au niveau national, et les aider à améliorer l’efficacité de la gestion des aires protégées et, plus globalement, la conservation de la biodiversité.

’oܳپ offre un soutien à la planification, au suivi et à l’évaluation des aires protégées, en se basant sur l’organisation des informations disponibles et la définition d’un cadre de référence. Les analyses qui en résultent peuvent être examinées à différents niveaux : aire protégée, national ou régional. Ainsi, l’outil encourage une approche proactive basée sur les résultats qui facilite la planification, l’analyse du statut de la conservation et la visualisation de paramètres pour évaluer l’efficacité de la gestion en lien avec la réalisation des objectifs de conservation.

La formation réalisée à la Somone servira non seulement à analyser la situation actuelle et l'efficacité de la gestion des aires protégées au Sénégal, mais aussi à faciliter les prochaines étapes du projet. Ces mesures doivent répondre aux principaux objectifs définis par la DNP : améliorer la planification et la gestion des aires protégées du Sénégal ; renforcer leur système de gouvernance et améliorer les moyens de subsistance des communautés locales.

La coordinatrice du projet de subvention PAGERE et responsable de l’organisation de la formation, Capitaine Aissatou Niass, explique que l’objectif de l’atelier était surtout d’impliquer l’ensemble des gestionnaires des aires protégées du Sénégal dans l’appropriation de l’outil IMET et son application dans leur site pour, ainsi, améliorer la gestion et la gouvernance. La DNP, qui collabore étroitement avec la Direction des Aires Marines Communautaires Protégées pour l’exécution du projet, attend comme un des résultats, la candidature de certaines aires protégées du pays à la certification de la .

“Le lien entre la Liste Verte et l´IMET c’est que l’outil sert à évaluer l’efficacité de gestion des aires protégées de toutes les catégories, et la Liste Verte est un label qui promeut les standards internationaux pour la bonne gouvernance des aires protégées”, analyse Youssouph Diedhiou, chargé de programme patrimoine mondial et Liste Verte pour la région de l’Afrique Centrale et Occidentale de l’UICN. “Gouvernance et gestion sont des processus liés et complémentaires », dit Diedhiou. Par exemple, quand un pays s’engage sur le processus de certification de la Liste Verte, il est intéressant que l’aire protégée puisse faire l’évaluation de la gestion à travers l’utilisation de l’outil IMET, ce qui lui permettra de juger le statut actuel. Le résultat de cette évaluation de la gestion pourra ensuite être utilisé pour la candidature de l’aire protégée sur la Liste Verte.”

Suite à la formation, la prochaine activité sera l´évaluation de l’efficacité de gestion des 06 six aires protégées dans les deux réserves de biosphère ciblées par le projet.

Le projet compte aussi sur d´autres activités déjà déterminées pour répondre à ses objectifs. Parmi elles, l´une des plus importantes est le renforcement des capacités pour la collecte de données sur la biodiversité, qui sera modernisée par l´utilisation des drones et l’automatisation du traitement des données.

D´autres activités du projet inclus l´actualisation des plans d’aménagement et de gestion, la consolidation du système d’information des aires protégées et la mise en place d’un cadre de gouvernance concerté, harmonisé et participatif au niveau de chaque site du projet.  Les communautés pourront, à travers ce processus, tirer durablement profit des retombées de la conservation.

Quelques réactions recueillies

Capitaine Cheikh Diagne – Conservateur, Aire Marine Protégée Joal Fadjoud : « L’intérêt de cette formation IMET est de permettre à nous, conservateurs, d’établir un réseau de concertation, premièrement comme une forme de solidarité de gestion en matière de prise en charge des difficultés liées à la gestion de notre site. Deuxièmement, cet exercice va mener à une meilleure actualisation de notre base de données, et au partage avec les autorités des indicateurs de performance qui sont au niveau de notre site. Le troisième aspect c’est le fait de pouvoir répartir avec les communautés, dans le contexte de la gestion solidaire, les modalités de prise en charge des pressions et des menaces ».

Mme Simina Wagué – Coach IMET et formatrice : « La formation était très participative, avec des représentants de toutes les aires protégées du Sénégal. Les gestionnaires étaient très ouverts à la formation, ils ont une bonne impression de l’outil et selon eux il les apportera plusieurs avantages dans la gestion des aires protégées ».

Ouesseynou Diouf – Président du comité de gestion de l’aire marine communautaire protégée Gandoul (District Fatick) : « ’oܳپ permet d´engager l´ensemble des parties prenantes de l´aire marine, dans l’évaluation de l’aire protégée, de bien corriger les erreurs et de bien gérer nos sites. La gestion des aires marines permet de contribuer à améliorer les conditions de vie des populations envoisisantes, de bien gérer les ressources au niveau et de régulariser un peu la production ».

Commandant Moustapha Ciss, coach IMET et formateur : « Les principales réalisations de la formation ont été la connaissance et l’appropriation rapide de l’outil IMET par les gestionnaires ; la mise en place d’un réseau WhatsApp qui permettra aux gestionnaires du Sénégal d’échanger sur l’amélioration de la gestion de leurs aires protégées ; l’élaboration d’une feuille de route pour intégrer les évaluation de l’efficacité de gestion et le processus de candidature à la Liste Verte et l’engagement des gestionnaires soit à continuer les exercices de remplissage, soit à trouver pour certains un financement local pour évaluer leur aire protégée avec l´outil ».

Capitaine Fatou Ndiaye, chef de la division de formation : « On ne peut pas gérer des aires protégées sans les évaluer leur situation et pour cela il faut avoir des outils. L’IMET est un outil qui va s’appliquer sur le terrain. C’est une évaluation de l´efficacité de gestion qui met l´accent sur la ressource, sur l´état de conservation et aussi sur le gap à relever ».

Colonel Ibrahima Gueye, chargé de programme écosystème et espèces au niveau du partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine en Afrique de l’Ouest (PRCM): « L’intérêt pour nous c’est de mettre en place des standards harmonisés au niveau de la côte ouest africaine afin d´avoir la même lecture sur les méthodes de gestion, les méthodes de planification et pouvoir mesurer les résultats de la conservation de la nature et des bénéfices aux communautés locales ».

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