Selon M.ÌýLilley, pour passer à l’échelle supérieure, à la vitesse requise, il faut adopter une approche itérative des projets. Lorsque des projets sont transposés à grande échelle, des complexités parfois imprévisibles apparaissent.
«ÌýIl y aura forcément des tensions entre la science, qui peut être réticente à prendre des risques, et les gens qui veulent se lancer et tenter leur chance, explique-t-il. Nous n’avons pas le temps d’attendre la perfection. Il faut accepter que certaines initiatives échouent parce qu’elles sont innovantes, nouvelles. Il est donc plus logique d’évaluer la réussite sur 20Ìýans que sur la base d’un projet de deuxÌýansÌý».
M.ÌýLilley précise qu’il est en contact permanent avec des collègues internationaux pour discuter des défis, partager les résultats, apprendre des erreurs et élaborer les bonnes pratiques au fur et à mesure de l’avancement des projets. «ÌýLa confiance et une approche collaborative sont fondamentales pour faire avancer lesÌýchoses au rythme nécessaireÌý» souligne-t-il.
Pour s’attaquer collectivement et à grande échelle aux problèmes sociétaux d’envergure mondiale, tels que le changement climatique et la perte de biodiversité, il faut une approche plus cohérente qui réunisse les partenaires régionaux et permette également aux décideurs, aux niveaux national et international, d’intégrer les SFN aux politiques et à la législation. Selon le, la réussite de la transposition à grande échelle d’un projet dépend de l’adoption d’objectifs concrets, et de l’identification des mesures spécifiques nécessaires pour atteindre ces objectifs. Un suivi rigoureux et des évaluations constantes sont cruciales pour veiller à ce que les projets restent sur la bonne voie ou s’adaptent à l’évolution des conditions.
En fin de compte, toute entreprise de restauration de la nature est vouée à l’échec si le monde continue à produire du CO2 et d’autres gaz à effet de serre au même niveau qu’aujourd’hui.
Selon Sandeep Sengupta,, l’amélioration de la conservation, de la gestion et de la restauration des écosystèmes existants pourrait certes contribuer à réduire les émissions dues à des activités telles que l’agriculture et la déforestation, et à créer de nouveaux puits de carbone, mais les SFN ne peuvent remplacer une réduction ambitieuse des émissions dans tous les secteurs de l’économie mondiale. Selon lui, les investissements à grande échelle dans les SFN doivent s’accompagner d’une décarbonation rapide. À défaut, les efforts déployés sur les deux fronts risquent d’être inefficaces. Comme il le souligne, «Ìýchaque centième de degré de réchauffement au-delà de 1,5Ìý°C sape la capacité de ces écosystèmes à fournir ces servicesÌý».