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Repenser le leadership dans la conservation de la nature exige non seulement un changement structurel, mais aussi une compréhension plus profonde de la justice, fondée sur le respect, l’attention et l’amour pour les personnes et la planète. Cela nécessitera des actions et la création de structures à plusieurs échelles qui soutiennent l’équité, la diversité et l’inclusion. Cette transformation doit inclure le leadership et le pouvoir d’action des peuples autochtones et des communautés locales, des femmes, des personnes de diverses identités de genre et des jeunes, car ils sont depuis longtemps à l’avant-garde de la conservation, possédant des connaissances et une expérience inestimables qui doivent être centrées dans les espaces de prise de décision. Ils ne doivent pas seulement être invités dans les forums de prise de décision pour la conservation de la nature, mais aussi être reconnus comme des leaders essentiels dont les voix et les actions façonnent déjà le présent et l’avenir de la conservation, et ils doivent donc se voir accorder une place significative à la table où les décisions sont prises.

Leur leadership n’est pas nouveau, il est simplement sous-estimé.

Ken Kahiri

Repenser le leadership nécessite de reconnaître le pouvoir au sein de ces groupes, d’aller au-delà de l’inclusion symbolique pour créer de véritables opportunités pour eux d’influencer les politiques et les pratiques aux plus hauts niveaux. Le leadership, dans ce contexte, n’est pas une question de domination ou de contrôle, mais d’entretenir des relations, de favoriser la collaboration et d’incarner une gestion partagée.

Repenser le leadership nécessite également de (re)concevoir et d’élargir notre compréhension des qualités qui font un leader. Cela nécessite un modèle ancré dans l’amour, l’attention et la justice, où le leadership signifie nourrir à la fois les personnes et la planète, et où le pouvoir est partagé, et non thésaurisé. La diversité humaine et la biodiversité sont profondément liées et les types de dirigeants qui seront nécessaires pour relever les défis de la conservation de la nature à l’avenir devront avoir des antécédents et des compétences différents.

Les leaders de demain seront des défenseurs de la justice, de bons auditeurs, des passeurs de limites et des bâtisseurs de relations. Ils devront agir au-delà de leur propre intérêt et se concentrer sur la communication, l’autonomisation et le mentorat bidirectionnel avec ceux qui viennent d’entrer dans les espaces où se prennent les décisions. Ils devront également accepter la complexité de la tâche et comprendre que leurs qualités de leadership les aideront à relever les défis, plutôt que de rechercher des solutions simples ou motivées par des considérations politiques qui ne peuvent apporter que des gains à court terme.

Les espaces de délibération, de débat et de prise de décision devront également être repensés. L’accès à ces espaces est souvent limité et les dirigeants des communautés/groupes méritant l’équité sont souvent confrontés à des obstacles tels que le coût, la langue et les limites imposées aux processus de communication dans ces espaces (par exemple, les formats de présentation courts). Nous devons créer des espaces où le dialogue est ouvert, profond et collaboratif. Ces espaces devront également soutenir le rapprochement de secteurs et/ou de groupes disparates pour créer une nouvelle culture de collaboration, un leadership ancré dans la collectivité.

Ce bulletin d’information présente des initiatives dans lesquelles le leadership est réimaginé.